Jumeaux inséparables séparés, ils sont les seules deités entretenant des liens aussi forts l’un avec l’autre, ce qui est à la fois une bénédiction et une tragédie. Il est dit que Iopes, l’aîné qui précéda son frère de quelques secondes, fut la créature la plus divine qu’il est lieu d’imaginer ; sous chacun de ses pas naissait orchidées aux pétales délicats, et même les animaux s’inclinaient sur son passage. Empli d’amour pour les créatures du monde et aimé en retour, il brillait si fort qu’il éclipsa malgré lui l’existence de son frère cadet, Ianthe, qui lui, était fort laid, comme si toutes les qualités avaient été données à l’aîné. Devenu fort jaloux malgré lui, celui qui n’était rien gagna sa propre gloire en tant que deité pour être le plus sournois des Dieux ; rendu fou par la rancœur qu’il nourrissait envers Iopes, il le poignarda au milieu de la nuit pendant son sommeil. Cette trahison abjecte envers son propre sang lui valu d’être rejeté par les autres Dieux et il fut banni sur terre, tandis que Iopes survécu à sa tentative d’assassinat. Mais malgré cela, il ne put jamais entretenir de sentiment négatif envers son petit frère, continuant à l’aimer peut-être même encore plus qu’avant, tourmenté par la culpabilité de ne pas l’avoir vu souffrir. Il alla le voir pour lui faire savoir qu’il lui avait pardonné sa traîtrise, mais cela ne fit qu’attiser la haine d’Ianthe qui loin d’être heureux de voir que son frère vivait, n’en fut que plus coléreux. Il le roua de coups et d’insultes, le faisant fuir ; mais jamais les sentiments bienveillants de l’un ne cessèrent pour la créature maléfique qu’était l’autre, et ils sont éternellement condamnés à un cycle incessant d’amour et de haine, l’un ne pouvant finalement pas vivre sans l’autre…