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Victa Leoni
THERE'S MONSTERS IN ALL OF US
Victa Leoni
THERE'S MONSTERS IN ALL OF US
Sam 5 Jan - 21:07
Un jour de plus, sur le sable rouge de l’aire de combat.
Un combat de plus, parmi les hommes et les bêtes, parmi ceux qui vivent de la mort.
Quelques cicatrices ajoutées, et quelques gouttes de sang supplémentaires, sacrifiées au nom d’une gloire inscrite dans le marbre d’une violence décomplexée, démentielle.

Bienvenue dans l’Arène de Celeia. Là où les Bêtes de Guerre s’entre-déchirent pour le bon plaisir d’une foule avide de Rouge.

Bienvenue dans mon monde. Faite de corne, de griffes et de férocité, je compte parmi ces bêtes qui luttent. Aujourd’hui ne fait pas exception. Aujourd’hui encore, j’ai lutté, et aujourd’hui encore, j’ai vaincu. Non sans mal, non sans amertume. Non sans ce fond de fureur réprimée qui prend les tempes, menace d’exploser, et tout emporter avec soi. Tu sais. Ces colères destructrices, où tu te fais du mal à toi et à tout le monde autour.
Pourquoi ? Oui, certes. Un léger retour en arrière s’impose.

***

C’était il y  a quelques minutes de cela. La multitude de corps plus ou moins armurés, armés, tous présents au milieu de l’arène, avec une foule qui hurle le Chaos aux oreilles de chacun. Une règle simple : Trente participants, cinq seulement doivent rester debouts. Pourquoi pas un seul ? Qui sait. Peut-être les organisateurs réservent-ils quelque chose pour plus tard ? Le cadet de mes soucis, pour être tout à fait honnête.
Bien vite, nous trente combattants nous sommes réunis, prêts à laisser l’instinct prendre le dessus. Puis, le gong a sonné. Et les hurlements ont commencés.
D’abord, ceux pour se galvaniser, ceux que l’on beugle pendant la charge vers la cible.
Ensuite, ceux de rage, à l’impact, lorsque les armes s’entrechoquent, que les forces s’opposent.
Puis après, ceux de douleur, lorsque les tranchantes commencent à percer la chair, ça et là.
Et ultimement, ceux de fin, lorsque le corps tombe au sol, baigne dans le sang, incapable de continuer le combat.

J’ai hurlée, pour m’encourager, hurlée de rage, hurlée de douleur. Mais jamais de fin. A la fin, j’étais debout, silencieuse, victorieuse. Avec quatre autres hommes eux aussi sur leurs deux jambes. Tout autour, charnier de sang, charnier de corps. Et sur mon visage, grimace encolérée.
J’ai vu, pendant la mêlée. J’ai vu ces visages familiers, arriver à trois ou quatre sur moi. Ils n’étaient pas là pour n’importe qui. Ils étaient là pour moi, précisément.
Où ais-je vu ces visages auparavant ? Parmi les hommes d’armes de certains de ces influents qui parlent le venin dans mon dos.

Lorsque le combat fut terminé, les cinq nom des cinq gagnants ont été clamés à la foule. A chaque fois, exultation et applaudissements. Puis, le mien est arrivé.
Là aussi, exultation, là aussi, applaudissements. Mais autre chose, qui s’élève en même temps.
Je les entends huer. Certains sont là, à huer, et grogner des mots que je n’entends pas. Que je ne souhaite pas entendre.
Que je devine.
C’est là, que la furie a fait éruption dans mes humeurs.
Elle, et la sale envie de défigurer quelques chiens cachés là-haut dans les remparts.

***

Mais je ne peux pas. Alors je prends sur moi, serre le poing, respire. Encaisse.
Comme d’habitude.
Sans un mot supplémentaire, sans baisser le regard, j’affronte ce que la foule a à me donner. J’accepte les applaudissements, fait face aux huées.
Allez-y, continuez. Poursuivez de ne pas supporter qu’une femme surpasse tous vos champions.
Continuez. Vous ne faites que me donner raison.
Victa Leoni
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Caeso Calios
WE ARE THE GODS AMONGST MEN
Caeso Calios
WE ARE THE GODS AMONGST MEN
Allégeance : Aucune
Dim 6 Jan - 0:09
Offrez lui votre sang. Comblez le vide dans son cœur par votre douleur. Cet endroit clos et oppressant qu'était l'arène était devenu sa porte de sortie, son unique échappatoire. C'était près du chaos et de la mort qu'il devenait serein, heureux, libre. Personne n'était là pour le juger. Au contraire, les gens l'acclamaient et l'invitaient à laisser ses plus bas instincts se déchaîner.

Mais Caeso ne cherchait pas à satisfaire leur plaisir morbide. Mettre fin à une vie était devenu banal pour lui. Faire souffrir ne le gênait pas. Au contraire, c'était ce qu'il recherchait dans ces jeux sanglants. C'était par la mort d'autrui qu'il atteignait une forme de paix intérieure. Plus d'émotions négatives. Juste une paix momentanée. Combattre et tuer étaient devenus des addictions, des besoins insatiables.

Il avait pour habitude d'affronter des condamnés à mort afin de n'avoir peu ou pas de remords après leur exécution. Ceux qui avaient enfreint la loi ne méritaient pas sa compassion, du moins c'était ce qu'il s'efforçait de penser. Cependant, le choix d'affronter des criminels ne lui était pas toujours donné.


Lars, Fadia, vous m'avez trahi, ce n'est pas de ma faute ! dit-il en haussant le ton soudainement.

Il agita sa main devant lui comme pour chasser ces fantômes du passé. Caeso avait déjà combattu dans une bataille similaire à celle prévue aujourd'hui. Il avait sacrifié contre son gré ceux qu'il avait considéré ses amis pour acquérir sa liberté. La même règle leur avait été imposé. Ces sacrifices l'avaient changé en un homme violent et sanguinaire. Ces gens hantaient ses rêves. Avec l'énergie du désespoir, il essayait de les effacer de sa mémoire. Mais la culpabilité continuait à le ronger de l'intérieur.

Vous êtes... Déjà... MORTS ! manqua-t-il de crier, en s'efforçant de garder la maîtrise de ses émotions. Sa tête se baissa de honte lorsqu'il s'aperçut des regards braqués sur lui. Il s'éloigna de quelques pas de ses comparses, de façon à demeurer seul, éloigné de tout.

Aujourd'hui, il avait pris ses précautions. Parmi les gladiateurs ayant répondu présent, pas un nom ou un visage ne lui paraissait familier et... c'était mieux ainsi selon lui. Leur mort ne l'attristerait pas. Pas de retenue, pas de regret, juste lui contre le monde.


***

Un mort puis un autre puis un autre et toujours un autre... Une soif de sang infinie le poussait toujours vers une nouvelle proie. Plus qu'un simple gladiateur, tous contemplaient un gracieux danseur. Sa lame semblait virevolter et tourbillonner entre ses mains. L'adrénaline courait dans ses veines. Les blessures ne l'arrêtaient pas. La fatigue ne paraissait pas avoir d'emprise sur lui. Il n'y avait que cette soif qui le poussait toujours plus loin. Elle le rendait sourd aux suppliques de ses nombreux adversaires et au vacarme provoqué par les spectateurs.

Caeso se rendit compte tardivement de la fin de la bataille. Il s'était jeté comme un animal affamé sur l'un des cinq survivants, en tentant de le plaquer au sol pour lui arracher la vie. Son esprit n'était pas dans le présent, mais coincé dans ce passé où il avait eu à tuer amis et collègues pour continuer à vivre, jusqu'à ce qu'il ne soit que trois vivants. Passé et présent s'étaient mélangés. Au moment d'attaquer, un éclair de lucidité le frappa. Le silence de la foule, interdite face à ce qui avait failli se produire à l'instant, l'avait réveillé.

La respiration difficile, l'épée figée dans les airs, la vision plus claire, son regard stupéfait s'arrêta sur le visage d'une femme.
Caeso Calios
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Victa Leoni
THERE'S MONSTERS IN ALL OF US
Victa Leoni
THERE'S MONSTERS IN ALL OF US
Dim 6 Jan - 14:41
Elle roule, commence du bord de mon arcade, pour faire son chemin jusqu’à ma joue, et descendre plus bas.

Épaisse goutte de sang, elle prend son origine dans cette entaille profonde, laisse une traînée de rouge sur son sillage. Elle passe dans mon cou, roule sur mon épaule, se balade le long de mon bras. Tout ça, sans que la situation n’ait changée, depuis quelques secondes. Je suis là, immobile, stoïque, une colère froide affichée sur mon visage fermé. Dans mon esprit, je me remémore.

Mes griffes, enfoncées profondément dans des blessures ouvertes à la seule force de mes mains, élargies de violents et larges gestes du bras. Mes cornes, qui transpercent et arrachent, leur obsidienne sans fin souillé par le carmin sanguin. Les crevasses. Les endroits où ma peau a été défigurée, ça et là, ouverte par le passage de lames, contusionnée par le passage de fléaux et marteaux de guerre. Oui. Au fur et à mesure que la douleur me prend, les souvenirs flous se détachent de la brume.

Je me rappelle, ce gong qui sonne, ces gens qui se jettent sur leur voisin, commencent à échanger les coups. Personne ne cherchait vraiment plus loin, tout le monde essayait de tuer son voisin. Par facilité, par instinct de prédation, parce que c’est naturel. Sauf eux. Je les ait vu arriver de loin, ces silhouettes. Ceux-là, qui ont ignorés leur entourage, pour focaliser leur regard sur moi, pour avancer. A peine ai-je commencée à comprendre qu’un coup m’avais pris par surprise dans le dos.
Ils auraient pu y arriver, si j’étais faible. Si l’effet de surprise avait été total, s’ils étaient forts.
Mais je suis forte, tandis qu’ils étaient peu discrets et faibles.
Je suis Victa Leoni, tandis qu’ils étaient d’anonymes insignifiances.
Ultimement, je suis vivante, tandis qu’ils sont morts.

Un regard à mes pieds, je crache sur le visage sans vie d’un de mes agresseurs. Regard bas, alors je ne le vois pas arriver. Mais je l’entends.
Des pas, rapides. Ca s’approche, c’est proche. C’est là.
Ca me plaque au sol.

Je suis alerte, mais me laisse surprendre, tombe après un moment passé à tenter de garder l’équilibre. Et je le vois. Un autre gladiateur, un des survivants. Lucidité, envolée. Agressivité, brutalité. Il lève son arme. Je m’apprête à esquiver, puis traverser son visage d’un coup de griffe.
Il s’arrête. Je le fixe, une sévérité neutre au visage.
La colère tambourine encore.

- Vire de là.

Je plie mes jambes, pose mes pieds à son torse pour le repousser vivement. Je me relève, sans le quitter du regard. Je crois le connaître, au moins de nom, mais…

- A l’avenir, garde ton calme, tout le monde n’aurait pas eu le réflexe de garder le sien face à ton geste.

Je dispense ma morale, ma main griffue toujours pliée, prête à agir. Défensive.
Je crois le connaître oui.
Mais je n’ai pas de patience à dépenser, pour le moment.
Victa Leoni
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Caeso Calios
WE ARE THE GODS AMONGST MEN
Caeso Calios
WE ARE THE GODS AMONGST MEN
Allégeance : Aucune
Dim 6 Jan - 23:54
Plongé dans une profonde stupeur, son corps se laissa violemment pousser en arrière. Ses jambes titubèrent, manquèrent plusieurs fois de lui faire perdre l'équilibre tandis qu'elles cherchaient lamentablement à retrouver une forme de stabilité. Une vive confusion était peinte sur ses traits. Son épée s'échappa de ses doigts tremblants pour s'écrouler sur le sable rouge de l'arène. Ses émotions avaient pris le contrôle. Sa sensibilité émotionnelle ne lui était pas inconnue, mais il n'aurait jamais cru perdre le contrôle à ce point.

Il haïssait cette facette de sa personnalité, car il voyait là un défaut, une faiblesse qui refusait de disparaître, quels que soient ses efforts. Son erreur avait été d'accepter de participer à ce spectacle morbide. La fuite n'aurait même pas été nécessaire, juste un refus ferme et implacable. Les organisateurs n'étaient pas ses maîtres. L'argent n'avait peut-être été qu'un prétexte dans son esprit pour participer à la boucherie. Les questions se bousculaient dans sa tête en moins d'une seconde alors que la femme qu'il avait agressée lui adressa une seconde fois la parole. Garde ton calme. Si seulement garder son calme était si facile... Caeso ouvrit la bouche, voulut s'excuser, se ravisa, bredouilla quelques mots inintelligibles avant de récupérer son arme.

D'un coup, alors qu'il relevait la tête après avoir ramassé son bien, il prit pleine mesure de ce qui s'était produit dans l'arène. Des corps, à jamais immobiles, l'entouraient. Le gladiateur ne serait pas en mesure de déterminer ses victimes. Il n'avait pas compté et n'avait même pas pris la peine de retenir le visage de ses victimes. Il s'était juste jeté à corps perdu dans la mêlée. Du sang, le sien et celui de tant d'hommes, maculait son armure. Soudain, une terrible peur l'étreignit.

Il comprit qu'une bête sauvage sommeillait en lui et que pendant tout ce temps, il n'avait fait que nier son existence. Caeso Calios, qui avait toujours prôné la paix et la non-violence, avait trahi ses valeurs. Un sinistre ricanement s'échappa de ses lèvres. Il avait toujours été hypocrite. Comment avait-il pu croire qu'il parviendrait à changer une société patriarcale et encline à la guerre, en une nation plus paisible ? Ses convictions s'effilochaient peu à peu.

Cependant, il refusait fermement de les abandonner. Mais comment sortir de cette impasse ? Partager un message de paix ou assouvir sa soif dans l'arène ? Tôt ou tard, un choix allait être pris. Mais les hurlements incessants des spectateurs le ramenèrent à la réalité. Il s'excuserait auprès de la gladiatrice plus tard, ailleurs, dans un endroit tranquille. Pour le moment, calmer son esprit agité était l'objet de ses pensées.
Caeso Calios
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Victa Leoni
THERE'S MONSTERS IN ALL OF US
Victa Leoni
THERE'S MONSTERS IN ALL OF US
Lun 7 Jan - 0:50
C’est comme s’il était un homme nouveau.

L’espèce de confusion sur son visage évolue, après que mes pieds soient venu le repousser. Elle reste, mais se teinte de… Je ne sais pas trop encore. De Berserker sans raison, il est passé à gladiateur paralysé dans son geste, pour enfin devenir un homme bredouillant, incapable de rendre audibles les mots qui sortent de sa bouche.

Tseh. J’ai vu ta silhouette traverser la mêlée. Traverser ces corps. D’où sors-tu ce soudain air empoté, gladiateur ?

Je le fixe, sans me départir de mon air ferme, un sourcil haussé lorsque je le vois peiner à enchaîner les mots. Hmpf. Il a l’air plus secoué que moi, finalement. Lentement, je soupire, passe une main à mon front pour y essuyer sueur et sang. Puis, je ferme les yeux, fais le vide, me coupe quelques secondes de ce mond extérieur bruyant, chaotique, cacophonique.
Quelques secondes, pour faire redescendre la colère, pour calmer l’adrénaline du combat.

Je les rouvre. Rien n’a changé, autour. Toujours cette foule qui beugle, toujours ces corps, ce sable rouge. Mais… Ca va mieux.
Je supporte la foule, et l’odeur du sang a cessée d’exacerber mes instincts, mes pulsions. Calme-toi, Victa. C’est fini. Ceux qui ont signés pour tuer ou mourir sont morts, sauf une poignée d’entre eux. Tu fais partie de ceux qui ont tués, comme toujours jusqu’ici.

Peu à peu, je me décrispe, me détend. Si bien que lorsqu’une voix passe au-dessus des spectateurs pour annoncer la fin de l’épreuve et congédier les Gladiateurs, je ne me fais pas prier. Une grille s’ouvre à notre niveau, et je rejoins la marche de ces autres qui s’y dirigent, pour m’extirper de ces sables macabres. Face à nous, d’autres vont dans le sens inverse, sortent de la pénombre par-delà la grille. Un groupe de serviteurs, venus débarasser l’arène de tous ces corps qui encombrent pour la suite du spectacle. Car il faut que le carnage routinier d’Invictis continue de suivre son cours, pour satisfaire la masse. Tseh.

Rien n’a changé, depuis toutes ces années. Je pourrais presque m’en lasser.
Presque.

Un sourire ironique s’affiche sur mon visage, à cette pensée. Tu ne trompes personne, Victa. Sous tes airs de femme forte et indépendante, il y a celle qui lacère. Tu aimes ça, le frisson du combat.
Tu as aimé ça, éviscérer ces agresseurs cachés dans le groupe de combattants.

Oui, j’aime ça. Alors je continuerai tant que je ne pourrais pas viser plus haut.
Victa Leoni
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Caeso Calios
WE ARE THE GODS AMONGST MEN
Caeso Calios
WE ARE THE GODS AMONGST MEN
Allégeance : Aucune
Mar 8 Jan - 14:10
Son esprit agité avait fini par s'apaiser. Son visage était calme, sa respiration aussi. La bête était endormie pour le moment. Ce n'était qu'une question de temps avant qu'elle ne se manifeste à nouveau. Du coin de l’œil, il s'aperçut que la gladiatrice avait de l'avance. Elle n'avait pas tardé à quitter l'aire sablée. Caeso refusait de se défiler. De son point de vue, une absence d'excuses en bonne et due forme équivalait à bafouer son propre honneur. Avoir l'humilité d'admettre ses erreurs revenait à faire preuve de maturité par ailleurs.

Il accéléra son pas afin de la rattraper avant qu'une main ferme se posa sur son épaule. Un gladiateur, dont le visage ne lui disait rien, l'avait arrêté dans son élan.


Je te soutiens, l'ami, cette femme-là mérite... dit-il avec un large sourire avant que Caeso dégage vivement sa main de son épaule.

Ses sourcils se froncèrent de colère. Son regard devint glacial et menaçant. Personne ne le savait, mais son caractère méfiant lui faisait détester les personnes comme cet individu. Cet inconnu s'était permis de le toucher sans sa permission. Les sourires factices ou les fausses gentillesses horripilaient le jeune homme. Son vécu lui avait appris que rares étaient les gens au bon cœur dans la nation. Les Invictisiens, les hommes en particulier, étaient des conquérants, plus connus pour prendre que pour offrir. Et cet homme avait osé le toucher...

Un terrible souvenir, un cauchemar même, enfouie et scellée au fin fond de sa mémoire, manqua de resurgir. Y penser ne serait-ce qu'un peu avait suffi à le faire sortir de ses gonds. L'inconnu recula d'un pas puis tourna les talons. Les yeux assassins de son interlocuteur l'avaient dissuadé de poursuivre plus loin la conversation.


Espèce de taré ! Que cette Victa et toi allez en enfer ! annonça-t-il avant de prendre ses jambes à son cou.

Caeso vit sa fureur se dissiper à l'écoute du nom de la combattante. Sans trop d'effort, il parvint à la retrouver, car elle n'était pas partie loin. Étant en pleine possession de ses moyens, l'humain put l'observer quelques instants avant de l'aborder. Très grande pour une femme, aussi grande que lui, belle, mais... sauvage. Elle n'inspirait pas confiance à Caeso. Mais cela ne l'arrêterait pas pour autant. Mettant bien ses mains en évidence, afin de lui montrer qu'il ne lui voulait pas de mal, il se racla la gorge puis déclara.

Je tiens à m'excuser de ce qui est arrivé tout à l'heure. Je n'étais pas dans mon état normal. avoua-t-il avant de se mordre les lèvres. Elle risquait de le prendre pour un fou. L'arène nous... me rend animal.

Après cette déclaration, il soutint son regard comme pour y chercher une forme d'approbation.
Caeso Calios
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Victa Leoni
THERE'S MONSTERS IN ALL OF US
Victa Leoni
THERE'S MONSTERS IN ALL OF US
Mar 8 Jan - 21:38
Déjà, les projets pour la suite se dessinent dans ma tête.

D’abord, une toilette et des soins mineurs, pour me débarrasser du sang sur ma peau, pour empêcher les plaies les plus béantes de s’aggraver. Ensuite, du repos, pour me remettre de la mêlée, pour avoir tout le luxe de cogiter, perdue dans le moelleux de mon matelas, tête dans les étoiles. Pour répéter le combat, ressasser ma colère, pour me rappeler une partie des raisons qui me poussent à continuer cette vie. Puis, après, laisser le hasard de mes envies guider ce qui suit. Je songe à tout ça, alors que mes doigts passent à la surface de ma joue, pour dessiner le contour d’une de mes plaies. Peu profonde, elle ne laissera pas de trace. Bien.
Une femme a bien le droit à ses petites inquiétudes superficielles, oui ?

La pensée m’arrache un rire lancé au vent, à moi-même. Et à cet exact instant, autre chose. Quelque chose, quelqu’un, dans mon dos. Je sens sa présence avant de l’entendre racler sa gorge. Il s’est avancé de façon à ce que je l’entende. Comme pour mettre en confiance. Lentement, je me retourne, puis l’avise. Sur mon visage, moins de cette sévère fermeté d’il y a quelques minutes. Plus sereine, moins à cran.
Cette fois-ci, j’ai la patience, en somme.

- Rien de bien grave. J’ai juste failli réagir excessivement à mon tour. Je fais l’aveu avec un sourire perdu entre le désabusé d’une femme encore un peu secoué et l’amusé d’une guerrière consciente que le drame a été évité de peu. J’ai cru remarquer ça, oui.

Je lui réponds ça, passant mes yeux sur lui de haut en bas, pour à la fois détailler sa silhouette et souligner sa propre carcasse elle aussi couverte du rouge de ses blessures et celles de ses victimes. Oui, « animal » me paraît être un terme approprié, pour qualifier la boule de violence que j’ai rapidement croisée, au cœur de l’affrontement. Une ombre qui tranche, qui tue, et passe à sa prochaine cible. Tout différent de l’homme poli, propre sur soi et réservé de maintenant.
Mais bon…

- Pas comme s’il y avait matière à avoir honte. C’est ce qu’ils attendent de nous, ceux-là perchés dans les gradins.Je lui lance ça, toujours pleine de mon pragmatisme habituel. Et quelque part, si nous sommes ici, c’est certainement ce que l’on attend de nous-même aussi, au fond.

Moi, je connais la réponse à cette question. Lui, il a l’air de douter. Alors je fais ce constat, l’air de rien. Avec une certaine curiosité quant à sa réaction.
Quant à sa pensée profonde.
Victa Leoni
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Caeso Calios
WE ARE THE GODS AMONGST MEN
Caeso Calios
WE ARE THE GODS AMONGST MEN
Allégeance : Aucune
Jeu 10 Jan - 18:39
Caeso n'aimait pas être au centre de l'attention, pourtant, son cœur n'arrêtait pas de se remplir d'orgueil à chacune de ses prestations. Son nom scandé par une foule en délire, la vie d'un homme implorant la pitié au bout de sa lame, ces facteurs lui donnaient sans cesse l'impression d'être plus qu'un misérable être humain. Il n'était plus Caeso Calios, le pitoyable homme brisé. Il n'était plus l'Androgyne qui avait vu son honneur souillé et sa liberté bafouée. L'Exécuteur, un virtuose dans l'art de semer la mort pour le plaisir des yeux, entrait en scène.

Rejeter la faute sur l'arène était une preuve de lâcheté. Personne ne le forçait à repousser son humanité, loin était le temps où il était esclave. Cette Victa n'avait pas tort. Le hasard ne poussait pas les gladiateurs à danser avec la mort. Fixant à nouveau du regard la draconide, Caeso se demanda ce qui avait bien pu attirer cette femme ici. Surtout, il était bien inhabituel de trouver une gladiatrice.

*Humph. Une femme gladiateur !* pensa-t-il. Il réagissait à cette découverte avec tellement de retard qu'il manqua de se moquer de lui-même. *Le sexe faible se sent maintenant pousser des ailes ?*

La société patriarcale invictisienne n'avait pas épargné cet homme pourtant bon et généreux hors des combats. Il partageait les opinions d'un bon nombre de ses congénères sur le sexe féminin, et sans son trouble récent, peut-être qu'il n'aurait même pas daigné lui présenter d'excuses. Toutefois, vu qu'il n'avait pas affaire à une humaine, cette femme méritait un peu plus de considération. Elle était semblable à une créature exotique, rare, indomptée.


Je ne pensais pas les femmes capables de combattre comme un homme. Vous n'êtes pas formées à l'art de guerre, mais vous...
dit-il en analysant du regard Victa. Ses bras et ses jambes étaient puissants tandis que ses griffes étaient de terribles armes naturelles. Je comprends pourquoi certains hommes ont peur de vous. Vous êtes une anomalie.

Caeso avait révélé le fond de sa pensée sans mâcher ses mots. Son ton avait été neutre. Rien sur son visage ne laissait transparaître ses émotions. Il n'y avait qu'une étincelle de curiosité qui brillait dans ses yeux.
Caeso Calios
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Victa Leoni
THERE'S MONSTERS IN ALL OF US
Victa Leoni
THERE'S MONSTERS IN ALL OF US
Jeu 10 Jan - 21:34
Tu sais, j'ai l'habitude de les entendre, ces mots.

La teinte diffère, selon les gens. Certains nuancent leurs phrasé du mépris d'hommes qui haïssent l'idée d'une femme qui peut les surpasser dans leur terrain d'expertise. D'autres ont ce ton presque scientifique, logique, ceux qui vont essayer de te faire croire que la place de la femme dans l'Empire, ce n'est pas l'homme qui la lui impose, c'est simplement la leur, que c'est le cours naturel des choses. Qu'une femme, c'est faible, fidèle et divertissant. Que ça acquiesce à ce que font et disent les hommes, puis rien. Puis c'est tout. Et il y en a d'autres, je pourrais faire une liste, si ça m'amusais. Mais ça ne m'amuse pas.

Tous, peu importe leur pensée, leur justification. Tous ceux qui crachent ce genre de mots, je les fixe de ce regard dur. Et avant même que je parle, mes yeux le disent à ma place : est-ce une faible femme que tu as en face de toi, en ce moment ?

Aujourd'hui n'est nulle exception. Il parle, puis je le fixe. A mes lèvres, un sourire difficile à déchiffrer, à mes yeux, une lueur perdue entre férocité et jeu. Finalement, une voix, la mienne.

- Ca a sûrement à voir avec le fait que je ne combats pas comme un homme : je combats mieux qu'eux. Certains appellent ça de l'orgueil, j'appelle ça des faits. L'on a toujours voulu m'expliquer que la force avait un sexe, et que je n'étais pas née de la bonne naissance pour mériter d'être forte. J'aurais pu débattre ce point.

J'aurais pu. Je lui dit ça, puis j'avance vers lui, accorde une rapide œillade à la lame qu'il a fait tomber plus tôt, sur le terrain. Enfin, je relève mes yeux couleur flamme vers les siens.

- Je n'en ai jamais eu réellement besoin. Les pauvres hères rampants et implorants dans mon sillage se sont avérés des arguments suffisamment convaincants pour m'épargner de gaspiller ma salive.

Et si tu avais choisis tes mots et ton ton moins précautionneusement, j'aurais pu faire pareil avec toi. C'est le sous-texte que certains pourraient comprendre. Quelque chose que je ne dis pas à voix haute, parce qu'il garde cette espèce de distance qui retient mes griffes. Appelez ça de la décence, si ça vous amuse.

- Vous dites Anomalie. D'autres disent que c'est parce que je suis Draconide. D'autres par mon sang.
Qui sait. La finalité reste la même : Je suis « elle », et pourtant, je surpasse « lui ».
Et « eux », ça leur fout un coup à l'orgueil. Alors ils fomentent et insultent, nient et refusent.
De pathétiques petites choses, brisées entre mes mains. Ni les premières, ni les dernières.


Je lance un coup de menton en arrière, vers le sable de l'arène et les corps étales au sol, à la mention « d'eux »
Heh. Il me rend d'humeur bavarde, ce Gladiateur. Peut-être trop pour mon propre bien.
Victa Leoni
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Caeso Calios
WE ARE THE GODS AMONGST MEN
Caeso Calios
WE ARE THE GODS AMONGST MEN
Allégeance : Aucune
Sam 12 Jan - 0:42
La provocation semblait être son atout. N'importe quel homme aurait réagi au quart de tour face à la prétendue supériorité dont cette femme se vantait. La situation aurait dégénéré dans un horrible bain de sang qui n'aurait fait qu'un seul vainqueur. Cependant, Caeso, n'étant pas n'importe quel homme, écoutait avec attention les propos tenus par la Draconide. Il ne réservait la violence que pour l'arène, ou bien pour ceux qui méritaient sa colère. Mais, son attention était en partie due au fait qu'une partie de sa vie avait été similaire. Il fut un temps où son manque de virilité faisait de lui une proie facile.

Son apparence androgyne, son esprit attentionné et généreux, ses beaux et longs cheveux noirs, n'étaient pas appréciés. Son physique atypique lui interdisait d'être un mâle aux yeux de ses pairs. Les gens lui rirent au nez lors de ses premiers jours comme gladiateur. Personne n'aurait parié sur ce type chétif et efféminé. Sans acharnement, Caeso n'aurait jamais arraché la force qui lui faisait défaut par le passé. Son métier avait endurci son corps. Contre son gré, il était devenu ce qu'on voulait de lui, un produit conforme de la société invictisienne, contrairement à cette Victa. Ce constat ne lui plaisait pas, mais au fond, entre sa vie antérieure et celle actuelle, il savait pertinemment laquelle il choisirait.

Soudain, Victa réduisit la distance entre eux. L'instinct parla et la main du combattant se dirigea avec une rapidité sur la poignée de son épée. Ce geste l'avait trahi. En l'espace d'une seconde, il avait vu une menace immédiate, une créature intimidante. Le gladiateur songea à reculer d'un pas, voir de plusieurs. Être proche de cette Draconide lui donnait un sentiment d'inconfort. Mais il ne céderait pas. Ses émotions ne prendraient pas le dessus. Son regard impassible et curieux plongeait toujours dans celui de la gladiatrice. Baisser les yeux reviendrait à faire preuve de faiblesse de son point de vue.

Quelques victoires et vous vous croyez au-dessus des autres ? constata-t-il avec un sourire moqueur. Vous êtes une femme dans une nation appartenant à des hommes. Vous êtes nées au mauvais endroit si vous vous croyez au-dessus d'eux. Je ne vous veux pas du mal, mais eux ne vous lâcheront pas. A ce moment-là, Caeso décida de baisser sa garde, d'en révéler plus sur lui-même qu'il ne devrait. Il avait l'impression qu'ils avaient en commun bien plus que ce qu'il souhaitait admettre. Je comprends ce que peut être une vie où l'on vous juge inférieur, sans valeur. J'ai... été une des victimes de l'esclavage et j'ai obtenu ma liberté en... Il ne termina pas sa phrase. Il avait rappelé de mauvais souvenirs.

Caeso Calios
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Victa Leoni
THERE'S MONSTERS IN ALL OF US
Victa Leoni
THERE'S MONSTERS IN ALL OF US
Dim 27 Jan - 16:37

Je n'arrive pas à le cacher, lorsque je vois sa réaction.

Elle est là, légère, mais visible : l'ombre de mon sourire, dévoilée au coin de lèvres entrouvertes en quelque chose de carnassier, pour trahir le mélange d'amusement et de férocité qui me prend les tempes. Je lui dis ce que je pense, sans détours. Avec quelques exagérations, quelques figures de style, mais sans détours pour autant. Je le dis par les mots, par les gestes, par le regard. Et il répond, par ces mêmes supports. Son regard dit qu'il n'a pas peur, ses gestes disent qu'il reste prudent, et ses mots répondent un discours auquel je m'attendais, fatalement.
Comme je l'ai dit. Ici-bas, chacun aura sa façon de le dire, de le penser, mais presque tous te répéteront qu'en tant que femme, ta place est plus basse que celle d'un homme par défaut. Et le plus terrible dans tout ça, c'est que factuellement, c'est vrai.
Mais.
Puisqu'il y a un mais.

- J'ai la petite certitude d'être au-dessus de ceux plus loin dans les sables, oui, considérant qu'ils sont amorphes au sol tandis que je suis là, debout. Première réponse, premier degré, à la fois terre-à-terre et impertinente. Je suis moins idiote que vous et tant d'autres voulez bien le croire. Je sais dans quel monde je vis, et ma supposée place en son sein. Je connais les règles. Mais surtout, je sais qu'elles peuvent être contournées, changées. Je sais que ce discours que je vous tiens, je ne pourrais pas le tenir à d'autres. Pas sans conséquences.

La suite est plus nuancée, plus réaliste. L'espace de quelques mots, je tempère ce Moi plein d'Ego et d'espoirs pour laisser parler la Victa pragmatique, presque calculatrice. A ce gladiateur, je dis des choses que je ne pourrais pas dire à d'autres. Parce que ce sont quelques mots entre moi et un simple homme de l'arène, que je ne sens pas ces chaînes qui se referment comme quand je croise d'autres plus influents, plus belliqueux. Cette dangereuse franchise, elle est plus facile, ici.

La sienne aussi. J'ai écouté, sa réponse. La fin, aussi. Dés lors, je penche la tête, un air interrogatif sur mon visage. La curiosité a toujours été l'un de mes défauts. Pour autant, je ne le presse pas verbalement. S'il a l'envie de parler, il le fera. Cela étant...

- Si tu comprends réellement, tu dois alors aussi comprendre ce que je fais ici.

Mais comprendre ça, ce n'est que comprendre une partie du problème. Chacun sa réaction, face à l'oppression. Ceux qui obtempèrent, ceux qui souffrent en silence, ceux qui acceptent. Ceux qui jurent à voix basse, maudissent à l'ombre des regards.
Et celles qui brandissent leur refus en étendard.
Victa Leoni
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