Alors, il part ? Juno esquisse brièvement une moue disgracieuse. Elle camoufle cependant cette déception, rien de plus simple, elle pivote sur ses hanches pour se saisir d'un verre et d'une carafe d'eau et profite de montrer son dos pour juguler une grimace.
Elle ne sait pas ce qui l'énerve. Que son client n'ait pas consommé ? Qu'elle ait parlé d'elle bien au delà de ce qu'elle ne souhaite ? Qu'elle ait a peine entrevu le quart de ce que le gladiateur aurait pu lui dire ? Ou qu'elle se laisse rarement touchés par la tristesse de ses clients ?
La belle hausse les épaules presque pour elle-même et se retourne pour lui tendre le verre. son regard s’appesantit sur Caeso. C'est évident, il est gêné, il ne va probablement même pas revenir. Pas si elle le laisse repartir sans rien dire dans son coin.
- A vue de nez ? Je dirais vingt minutes de ma vie.Alors avec un sourire, elle se glisse vers lui et lui lui glisse le vrai montant. Mais elle a bien une autre idée en tête.
- Vous pouvez les payer si ca vous chante. Mais vous pouvez aussi me rendre ce temps... avec des intérêts, j'entends.La belle veille a ne pas être trop intrusive, quand bien même elle repart a l’assaut avec un soupons d'amusement dans sa voix.
- Par exemple autour d'un verre à la fin de cette semaine ? Juno ne sait clairement pas pourquoi elle propose ca. Ce n'est même pas qu'il l'attire particulièrement physiquement. Mais elle a cet étrange sentiment qui nait en le voyant. Probablement qu'elle voit à travers lui le reflet déformé de son histoire. Une connexion un peu grégaire qu'elle se dit, entre deux personnes ayant vécu des évènements semblables.
Ou alors elle s'avoue à demi mot qu'elle a percé aisément quelques fragilités et devine sous la fierté, les contours d'une personne abimée par son vécu. Elle peut avoir de l'influence sur cet homme. Le faire parler, l'affranchir de ce mode de pensée toxique, lui rendre cette sanité mentale desquels les hommes semble peu éligibles.
L'aider, s'attirer ses faveurs, s'en faire un allier dans cette cité hostile.
Parce qu'après tout, le combat ne peut pas se faire sans eux.