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Fils de l'Eau | ft. Chrysantos
Thylesandr Psári
THERE'S MONSTERS IN ALL OF US
Thylesandr Psári
THERE'S MONSTERS IN ALL OF US
Dim 10 Fév - 19:24
Contexte : Ce Rp se déroule loin dans le passé, au mois de Quintis de l'an -61. Thylesandr avait alors 30 ans; Chrysantos, 12 ans. Le premier n'a encore jamais quitté la mer, et le second n'a jamais quitté les Hommes.

- Méfie-toi ! disaient les Hommes. N'approche pas de la mer, et méfie-toi de ceux qui y vivent ! Ils ne sont pas que dans les profondeurs - ils viennent se traîner sur nos plages et ravissent les enfants !

- Méfie-toi ! disait Mère. N'approche pas de la terre, et méfie-toi de ceux qui y vivent ! Ils ne sont pas qu'à l'intérieur de l'île - ils viennent ramper sur nos plages et assassinent les petits tritons !

Chacun le prédateur de l'autre. Leurs mythes, utilisés comme des croque-mitaines pour dissuader les plus jeunes, et leur ôter toute envie de désobéissance. On les gouvernait par la peur, on leur vendait des monstres terrifiants afin que jamais, ô grand jamais, ils n'aillent se perdre loin de leur maison. Mais était-ce pour autant là l'expression de l'égoïste joug parental ? N'y avait-il point une once de vérité dans leurs propos ? Car les sirènes noyaient bel et bien les matelots après les avoir dépouillés; et les chasseurs de trésor harponnaient les tritons dans le but de leur arracher leurs précieuses écailles.

Alors, les petits d'homme apprenaient à manier le javelot, et les jeunes éclos entraînaient leur terrible chant. Se protéger, survivre, vaincre l'Autre. Cet Autre terrifiant, innommé, cauchemardesque. Pourtant, il y avait des Autres bien pires, bien plus redoutables - sur la terre comme sous la mer, les dangers étaient légion. Et Thylesandr, notre jeune et écervelé triton, se croyait au-dessus de l'Autre bipède. Il avait trouvé une parade à sa menace - lui, ses frères, ses sœurs, ensemble contre l'adversité. A chanter, à jouer, à tuer. Il se croyait fort, intouchable, béni de l'Eau et protégé du Courant.

Nul homme ne pouvait l'atteindre. Nulle Hydre non plus... Mais qu'en était-il, pour ce qui se mouvait entre les deux ?

Une embarcation esseulée divaguait sur l'étendue bleutée. A l'abandon ? se demanda le triton qui la suivait, des mètres plus bas. Elle était passée au-dessus de lui, lui bloquant les rayons du soleil l'espace d'un instant, alors qu'il fouillait seul l'épave d'un navire brisé en deux. Il y avait trouvé des médailles d'or et d'argent - trop lourdes, trop brutes, manquant cruellement de raffinement. Le genre de bijou qu'il ne pouvait se résoudre à aimer, malgré leur éclat et la richesse qu'ils évoquaient. Non, il allait les abandonner là - ou les ramener à Mère, si elle les désirait. Mais voici, l'ombre était passée - et il n'eut qu'à lever les yeux pour apercevoir, loin là-bas sur la surface, le petit bateau dériver lentement.

Il n'en fallut pas plus pour attiser la curiosité du jeune amphibien. L'eau était claire, pas très profonde là où il se trouvait - une situation qu'il aurait pu juger trop dangereuse, le bâtiment eût-il été plus imposant. Mais il ne s'agissait que d'une ridicule barque. S'était-elle libérée de ses cordages et enfuie seule vers la mer, préférant nettement l'autorité de l'Eau à celle des Hommes ? Non - une rame s'enfonçait dans le courant à intervalles réguliers, comme pour la diriger. Thylesandr pencha la tête, essayant d'apercevoir le fantôme qui commandait la barque - et là, il comprit : un enfant humain, trop petit pour qu'il puisse le voir par-delà le bord de l'embarcation.

Un sourire mesquin, un air insolent et l'esprit joueur - tel un espiègle dauphin, le triton alla frapper le fond du bateau d'un coup de nageoire, juste de quoi le faire tanguer. Il se mit à rire, les échos chantants de sa voix faisant danser les bancs de sardines tout proches. Il recommença. Une fois, puis deux. Le petit d'homme était-il effrayé ? Priait-il ses dieux, pleurait-il pour retrouver sa mère ? Thylesandr calma son jeu, pensif. Ce n'était pas normal. De ce qu'il avait pu apprendre sur eux, il avait compris qu'un humain aussi petit était encore en phase d'apprentissage - et qu'ils n'allaient jamais seuls sur les bateaux, mais accompagnés d'un parent qui leur apprenait déjà à pêcher. Pourquoi celui-ci s'était-il donc perdu si loin des rivages ? N'était-ce là que bêtise puérile et désobéissance instinctive ?

- Petit d'homme, tu n'es pas à ta place, ici... osa le semi-poisson en laissant son buste émerger. Il n'aurait jamais osé telle imprudence, l'humain eût-il été plus âgé - mais en ce moment, il se sentait en position de force, et plein de l'assurance propre à la jeunesse. Pourquoi t'es-tu perdu chez moi ? Le triton était joueur, mais nullement mauvais : il souhaitait une réelle réponse, et s'intriguait véritablement de la présence de l'enfant terrien en des territoires si risqués.
Thylesandr Psári
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Chrysantos O. Dicaeus
THERE'S MONSTERS IN ALL OF US
Chrysantos O. Dicaeus
THERE'S MONSTERS IN ALL OF US
Allégeance : Aucune, bien qu'il se sente proche d'Eusas.
Lun 11 Fév - 17:17

— L’vieux m’a dit que t’arrêtais pas de traîner dans l’coin, à emmerder tout l’monde avec tes questions à la con. T’attendais quoi, hein ? Elle s’est barrée. Elle t’a abandonnée. Elle en avait rien à foutre d’nous ! Passe à autr'chose !

Impulsion sonore déchirant un lourd mutisme préalablement installé ;  un semblant de corps se recroquevillait à l’instinct, n’osant hisser les Tourmalines vers la figure paternelle. Une représentation malmenée par le poids de l’aliénation d’un tendre cocon, à l’image d’une fragile jarre que l’on penserait inébranlable jusqu’à ce qu’elle ne se brise lourdement au sol. Ne demeurait ainsi que les cris d’une détresse étouffée, accompagnant des gestes inusables orientés par l'enivrante ivresse.

Une incompréhension enfantine, bien incapable de percevoir les tenants du retour de laisse ; il discernait toutefois les perlées de l’adulte à chaque mention de l’épreuve que les Éternels avaient imposé. Parfois. Une douleur qui intimait des gestes, des mots, des choses que nul ne souhaitait voir survenir, mais une manière de surmonter l’événement. Un apaisement temporaire, dirait-on.

Ainsi, nonobstant les fragrances des liqueurs dans lequel cet autre oubliait, l’âme demeurait à l’image d’une tombe ; glaciale présence vidée de toute capacité vocale, attendant que la vague déferlante ne cesse enfin. Surseoir les commentaires s’avérait encore être la plus saine des solutions. La plus viable, également, pour ne pas ravager le peu qu’il leur restait ; la démonstration des sentiments revêtait subrepticement le voile du désastre.

— Sale gosse ...

Bourrades adressées comme à l’accoutumée ; un presque rituel rompu aussi vite qu’il apparaissait, s’éclipsant dans un claquement de porte tandis qu’une langue claquait lourdement contre le palais mature. Une disparition soudaine, laissant l’être fort de son impuissance dans la sombre pièce. À ses lippes, un filet Grenat dispersé d’un revers de la manche, alors même que les mirettes Sinople toisaient l’entrée dès lors close.

— « Les choses sont c'qu’elles sont. Faut faire avec. Elle s’est barrée. Elle s’en foutait. Elle serait triste si elle te voyait. Elle serait peinée de voir qu'tu m’écoutes pas. Ça sert à rien de chercher, la volonté des Éternels est immuable. Tu perds ton temps, et tu m’fais chier. »

Une tessiture faussement rauque prononçait les mots maintes fois proclamées. Certains parmi tant d’autres, brillant par l’aspect décousu qui s’en dégageait à chaque fois qu’ils émergeaient.  L’un comme l’autre étaient conscients que la notion de choix n’avait vraisemblablement aucunement lieu d’être dans les maigres conversations braillées. Et probablement était-ce le plus difficile à accepter, quelque part. Car, pour l’heure, nulle personne ne saurait être blâmée.
Une pause effectuée ; un souffle outrepassait la barrière des lèvres en un court sifflement, presque inaudible.

— Ça te convient vraiment de faire comme ça, à rester le cul sur une chaise à boire comme un trou ?  Moi au moins, j’essaie de comprendre. Même si tu dis que c’est stupide.

T’es vraiment con P’pa, de mentir comme ça…

[…]

Pianissimo, des membranes s’entrouvrant au contact d’une chaleureuse lumière ; Oeathes canotait sur l’étendue Céruléenne, songeant sempiternellement aux paroles évoquées quelques heures auparavant : il appert que le vieux navigateur se montrait friand d’histoires saupoudrées d’exagération et de fiction. En outre, l’Hydre insoupçonnée savait désormais que l’homme ne lui fournirait plus le moindre renseignement sur la mer et ses secrets. Tout cela ne représentait qu’actes musards. Actes par ailleurs source de la situation dans laquelle l’enfant se trouvait actuellement, escamotant une vieille bicoque pour prolonger la longue quête qui s’offrait à lui.

Museau humant les odeurs marines ; des secousses firent frémir la coque sans crier gare, sortant l’esprit embrumée de ses sombres rêveries. D’un geste vif, une masse racrapotée dans un coin de l’embarcation, tandis que les doigts agrippaient – non sans force – la frontière de bois, balançant les rames à l’aveugle. Sur l’instant, les pensées filèrent vers l’existence de ces tremblements se manifestant parfois sur la terre ferme. Existaient-elles également sous l’eau ? Personne ne lui en avait jamais dit mot et, naïvement, l’humain s’était imaginé que seul les étendues solides le permettaient. À tort, visiblement. Tout du moins le croyait-il, jusqu’à ce qu’un torse parsemé d'Ivoire ne se présente à lui.

Perles bercées d’une lueur pantoise, le fils Dicaeus fixait l’apparition sans que le moindre son ne parvienne à passer le nœud de sa gorge. Crédule âme, demeurant tel un rocher, un instant durant ; un regard inquisiteur se portait sur lui, sans pour autant percevoir les éléments qui l’entouraient. À commencer par les vocalises adverses, d’ailleurs. Une latence ainsi instaurée, durant laquelle le petit s’imaginait mille et une réponse. Hélas, aucune satisfaisante.

— On a l'air différent, tu trouves ?

À ces mots, des membres gesticulant dans tous les sens, se déformant presque sous l’étrangeté de la situation, cherchant ce qui différait entre eux-deux. S’en suivit une trogne circonspect, ne décelant pas l’objet de ses attentes. Des mouvements brusques, tant est si bien que l’enfant bascula, se rattrapant tant bien que mal au rebord de son navire de fortune avant que ses billes ne se détourne du curieux arrivant.

— J’essaie de comprendre.

Mélancoliques sonorités murmurées, les seules pour les prochaines secondes, avant qu’il ne reporte son regard sur l’Homme des eaux.

— Et toi alors ? Tu dis que cet espace n’est pas ma place, qu’il t’appartient. Mais l’eau n’est la propriété de personne, non ? Alors pourquoi la revendiquer face à un simple gosse ?

Cette fois, l'intonation se faisait plus coupante, bien que nullement mauvaise dans sa signification. Seulement, le bout de vie ne comprenait pas le besoin d’indiquer une appartenance si nette, comme si une invisible ligne se traçait entre les deux états. Besoin de reconnaissance. Ou peut-être était-ce autre chose. Qu’importait, au final, les hypothèses  muettement formulées ; rien de tout cela ne paraissait réel, de toute manière.

Chrysantos O. Dicaeus
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Thylesandr Psári
THERE'S MONSTERS IN ALL OF US
Thylesandr Psári
THERE'S MONSTERS IN ALL OF US
Lun 11 Fév - 21:17
Étrange petit d'homme qui le fixait sans mot dire... Le triton hésita, pensant déjà à s'enfuir. Peut-être l'enfant était-il trop jeune - peut-être n'avait-il pas encore appris à parler. Peut-être ne comprenait-il pas la langue de la mer. Thylesandr n'avait jamais parlé aux Hommes, et encore moins à leur progéniture - lui, il les entendait depuis leurs bateaux, il comprenait sans mal leurs paroles... mais rien ne garantissait que cette compréhension se fasse dans les deux sens. L'attente ne fut pourtant pas longue, mais l'esprit vivace du curieux poisson carburait à mille à l'heure - par chance, le petit bipède sembla se réveiller bien vite, poussant l'ondin à s'éloigner de quelques centimètres. Par précaution.

Il gesticulait comme un beau diable, clamant ne pas voir ce qui les différenciait. Comme en miroir, le visage de Thylesandr se figea dans une expression d'incompréhension - et alors, sans doute les deux compères n'avaient-ils en effet plus aucune dissemblance. Et le petit humain de gigoter encore, jusqu'à manquer tomber à l'eau - eh bien, c'était bien la peine de s'amuser à déséquilibrer la barque, maugréa le semi-poisson en pensées.

Mais voici, le garçon élevait encore la voix - et sa tirade d'arracher un rire chantant de la gorge du triton. L'esprit enfantin semblait ingénieux, aussi prompt à la contradiction qu'il l'était lui-même - espiègle, il se plongea à nouveau sous la surface. Un coup de nageoire, et il émergeait de l'autre côté de l'embarcation, ne pouvant apparemment pas tenir en place. Car l'excitation de l'amphibien était bien peu subtile - il parlait à un enfant d'homme ! N'était-ce point la chance de sa vie ? Enfin une avancée dans ses recherches sur les terriens ?

- Tu as raison, petit d'homme ! s'enchanta le triton d'un sourire. Sans doute aurait-il été agacé de se faire ainsi contredire par un bipède plus âgé - mais face à un insignifiant enfant, il ne ressentait pas le besoin d'affirmer son honneur. Nous sommes ceux qui appartenons à l'Eau; ce n'est nullement le contraire. Mais comment le sais-tu ? T'a-t-on appris le respect de l'Eau, là où tu marches ?

Thylesandr comprenait peu les Hommes, et avait encore du mal à s'exprimer d'une façon qui leur serait compréhensible. Les mots qu'il utilisait étaient souvent maladroits, preuves ultimes du choc des cultures qui se déroulait là. Il venait d'un autre monde, et se rendait à peine compte que ses expressions étaient propres au peuple de la mer, et pas forcément à celui de la terre.

- Et quel âge as-tu ? s'empressa l'ondin dans sa soif de connaissance. Il avait besoin de savoir, de tout savoir, et le garçon ne répondrait jamais assez vite pour le satisfaire. Depuis quand as-tu éclos ? fit-il encore, son sourire se faisant de plus en plus pressant. L'enfant était le seul qui pouvait combler son ignorance, le seul apte à répondre à ses questions. Et il ne le laisserait pas tranquille tant que sa faim de savoir n'aurait pas été apaisée.
Thylesandr Psári
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Chrysantos O. Dicaeus
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Chrysantos O. Dicaeus
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Allégeance : Aucune, bien qu'il se sente proche d'Eusas.
Ven 15 Fév - 15:49
Lacunes d’une différence incomprise ; les billes de la fleur de nave scrutaient la silhouette aquatique, ne sachant comment réagir à sa présence. Représentation d’une apparition dans laquelle se dessinaient de fraîches correspondances avec l’espèce, le garçon ne demeurait pas moins surpris de dénicher des contacts humains au large des côtes ourlées de falaises. Malicieuse ignorance des Hommes : un endroit qui n’appartenait qu’à lui-même, consentant à la présence des envahisseurs. Transformations terrestres autant que maritimes ; des cieux également dépouillés des originels. 

Cristallins éclats adverses ; une bouche entrouverte ne trouvait toutefois nulle réplique à enchérir. En cela ne résidait guère d’appréhension, ni même de crainte : l’âme joueuse replongeait seulement sous la vieille bicoque, la traversant pour en émerger à l’exact opposé. Et lui, pauvre humain qu’il était, n’avait pas su réagir dans les temps. Ne restait ainsi que des dents sifflantes – bien que silencieuses, exaspérées à l’idée même d’être renversées, mélangées à ce bout de babine brièvement retroussé. Parce qu'il tiquait, l'enfant, à l'entente des mots prononcés et des vagues instaurées.

D’un geste tant rapide que maladroit, Oeathes s’emparait de maigres affaires couchées dans le fond de la sombre masse, avant que son poing clos ne l’élève enfin à tire d’ailes. Dans cette douce menace illusionnée, l’objet fût ainsi lâché, prenant la direction du Poisson insoupçonné.

— Mange ça et tiens toi tranquille deux minutes, tu veux ?

La chose : petit contenant en tissu usagé dans lequel se trouvait des perles de jais aux effluves parsemés de plaisir. Un régal pour les papilles, parait-il. Mais il appert que la récompense préalablement escamotée n’irait guère dans son estomac, cette fois. Toutefois, si cela permettait que l’autre cesse de virevolter autour de l’embarcation de fortune, probablement y trouverait-il son compte. 

— Et t'amuses même pas à essayer de les gaspiller !

Une musicalité haussée, sur l’instant ; les notes adolescentes s’élevaient comme ultime mise en garde. Parce qu’il était question de son repas de la journée, et qu’il passait allègrement sous le museau de son ancien possesseur.
 
Souffle sillonnant la barrière des lippes, et déjà la petite forme tentait de s’assurer une place un tant soit peu sécurisée dans son carrosse chimérique. L’inconnu opinait les propos qu’il tenait, semblait-il. En apparence, tout du moins. Car l’Iris des Marais s’avérait bien incapable de lire à travers les signes que l’Opalin laissait transparaître. Se méfier des apparences ; Oeathes l’avait appris à ses dépends, qu’en chacun gisait une part d’ombre bien plus grande encore qu’on ne pourrait l’imaginer. 

— Tout ça pour dire… C’est pas vraiment une question de savoir ou pas. C’est juste que la terre, l’eau et le ciel n’appartiennent qu’à eux-même non ? Nous, on est juste des « parasites » qui squattent les lieux.

Une attente, brève. A vrai dire, l’enfant n’envisageait aucune réponse de la part de l’énergumène. Plus simplement  se perdait-il dans ses propres pensées, explications, doutes et de nombreuses autres choses qui constituaient l’esprit d’un enfant supposément humain. Hélas, force était d’avouer qu’il ne l’était guère totalement.

— Qu’est ce qui différencie les gens qui sont de l’eau, de l’air ou de la terre ? Certains vivent dans plusieurs d'entre eux, non ?

Comme M’man.

Des questions. Encore des questions. Toujours des questions. Vraisemblablement devenait-il fatigant, ce petit être. Pour autant, l’Inconnu posait également les siennes, ainsi pourrait-on affirmer qu’il s’agissait d’un échange d’informations. Peut-être.
Et, en écho au sourire incrusté face à lui, la fluette voix empreinte de lassitude se manifesta derechef, accompagnée de ces épaules momentanément haussées.

— J'ai pas éclos, je suis juste un gosse du coin qui n'aime pas vraiment se fier aux  « On dit que ». Y'a pas vraiment grand chose d'autre à dire dessus. Et toi alors, tu as « éclos » Papy ?

Une frimousse mutine s'affichait à cette mention ; l'homme ne paraissait guère très âgé. Une fin d'adolescence, affirmerait-il de museau. Seulement, la perspective de titiller un peu ses réactions l'intéressait un peu plus, à mesure où ils conversaient.

Chrysantos O. Dicaeus
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Thylesandr Psári
THERE'S MONSTERS IN ALL OF US
Thylesandr Psári
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Ven 10 Mai - 11:27
Pas de réponse pour combler la soif de connaissance du triton - à la place, un sachet de jute lui fut jeté. Le projectile, bien qu’inoffensif, réveilla en lui quelque instinct de survie, et Thylesandr eut tôt fait de replonger sous la surface protectrice. D'autres remous vinrent ainsi lécher la barque du petit d'homme - mais contre la volonté immédiate du coupable, cette fois. Ses yeux à lui restaient rivés sur le paquetage, dont les tissus commençaient d'ailleurs à se détendre en se gorgeant d'eau. Un lacet s'assouplit, laissa ouvrir une brèche - et oh ! Une petite chose noire s'en échappa. L'enfant avait bien dit de manger, et l'ondin se remit à sourire en croyant comprendre qu'il lui avait jeté des œufs. Car cela ressemblait bien à de gros œufs de poisson, et l'avidité du triton le conduisit à gober le présent sans retenue.

Mais ce n'était guère un œuf, et Thylesandr aurait été outré d'une telle supercherie si la chose n'avait pas été aussi délicieuse. Il saisit donc le paquet, émergea à nouveau de la surface, et se tint tranquille en écoutant les tirades du blondinet. Dans l'immédiat, il était pourtant bien plus intéressé par l'étrange nourriture qu'il lui avait lancée - et il mangeait, avec autant de prestance que sa noblesse feinte le lui permettait. L'enfant partait dans des questions existentielles, alors que lui-même restait bloqué sur les noyaux qu'il devait recracher - une singularité de plus.

- Oh, vraiment ? souligna le semi-poisson à la moqueuse mention du jeunot. Voilà qui avait su attirer de nouveau son attention, et raviver la flamme d'espièglerie cachée dans son sourire en coin. J'ai éclos il y a maintes années, en effet. La mise-bas des mammifères est bien trop peu gracieuse pour moi, tu comprendras. Et sûrement ne comprendrait-il pas, à moins que son esprit vif ait déjà saisi la pointe de narcissisme du personnage.

- Quant au reste, tu n'as pas totalement tort. Tu es intelligent, pour un petit marin. La plupart ne s'y connaissent qu'en termes de liqueur. Thylesandr les connaissait bien, ces matelots échauffés - et il avait beau avoir suivi encore et encore leurs embarcations, il n'avait pu en tirer que de piètres enseignements. Incroyable, qu'un enfant soit meilleur professeur qu'eux...

- Comment s'appellent ces choses ? demanda-t-il en crachant un énième noyau et en levant le sachet vers le petit. Et comment t'appelles-tu toi ?

Hors RP : Pardonne-moi pour l'immense retard je t'en prie ;w; Jetem Chrys x:
Thylesandr Psári
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