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Neferet Nub-Hotep
WE ARE THE GODS AMONGST MEN
Neferet Nub-Hotep
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les revenants ▲ ishtar 028ab9ee98f98daabebb2dd3e74c26df
Allégeance : Ba'alat - Fidèle de Semiramis, pour l'instant.
Sam 9 Fév - 1:06
La vieille échoppe ne tient plus debout, désormais.

Ruine poussiéreuse, galimatias de pierre, d’étoffes et de bouts de métaux. Elle a presque des allures de sanctuaire abandonné, une fois pillé. Étonnant que personne ne l’ait repris. Qu’aucune âme n’ait lavé le péché de ceux qui l’ont occupée. Il se murmure qu’elle sert d’exemple. Oh oui, les Ba’alates aiment marchander, et sont bien aise de se trouver de petits arrangements – certains au détriment des autres. Seulement, il faut le faire avec finesse. Voyez, maintenant. Voyez où finissent les escrocs.

Alors la petite boutique s’est laissé empoussiérer. C’est une grande pièce, séparée par une moitié de mur effondré. La table en bois qui complétait la séparation n’est plus là ; volée, sans doute. Réduite en morceaux dans le coin d’un foyer dans le besoin, sans doute. En passant devant, Neferet se souvient. Couverte d’un châle translucide, elle tendait la main pour cueillir son paiement : un bijou, souvent, et cher. Ensuite, tapie dans l’arrière-boutique, elle a fait passer sur cette table l’aumône, aussitôt remplacée par une copie vidée de toute richesse. Le destin vaut cher : même sans arnaque, c’est une leçon qu’elle aurait bien apprise aux passants trop crédules. Elle n’a jamais vraiment regretté de leur avoir fait payer leur orgueil. Pas à ceux qui avaient les moyens, du moins.

Mais elle a senti, parfois, la culpabilité lui pincer le palpitant. Quand des mains plus usées, plus crasses, se sont dénudées sous ses yeux de chiromancienne. Avec un tribut souvent trop cher pour leur condition. Pour son aîné, tout cela n’a été qu’un paiement de plus. Il n’a jamais eu à croiser leurs regards, à la fois coupables et emplis d’un espoir mélancolique. Ses mains à lui ont retravaillé la pierre, pour la donner à plus riche encore. Parfois, il s’est ri de ces gens qui se sont retrouvés à racheter leur trésor familial sans le savoir. Elle a souri.

Un panier rempli de dattes, de viande séchée et de noix coincé sous le bras, Neferet demeure figée devant son ancien refuge. Une torche flamboie derrière sa silhouette fine, lumière chaude dans la nuit qui commence à s’étendre. Son regard parcourt ce qu’il en reste. Elle pince les lèvres. S’arrêter est douloureux ; voilà pourquoi elle l’évite, le plus souvent, quitte à s’égarer dans des ruelles plus éloignées et moins peuplées pour rejoindre le temple depuis le marché. C’est la première fois qu’elle y revient, depuis sa fugue. Depuis qu’elle a laissé son frère entre des mains vengeresse. Elle a survécu.

Ou plutôt, Neferet a survécu ; la Voyante n’est plus, ou du moins son spectre entre les murs à l’agonie, perforés par l’humidité, encastrés de saleté, à moitié détruits par la main des hommes. Il n’y a que l’Écorchée pour subsister. Quelque chose en elle est resté ici : elle le sent. Et elle n’a pas envie de le reprendre.

Et soudain, sa bouche s’entrouvre dans une moue surprise. Dans l’air, quelque chose semble s’être cassé. Elle n’est pas le seul spectre à errer ici. Elle reconnaît ces cheveux blonds. À Ba’alat, ils n’ont pas leur pareil. Pourtant, elle ne se serait jamais attendue à les revoir un jour. Sa dernière prédiction l’avait effrayée.

« Ishtar. »

Le nom perce le silence à travers les lèvres de la jeune femme. Elle se souvient de lui, comme de tous les autres. Limpide. Parfois, les noms de ses anciens clients s’égrènent en elle comme une litanie. Et celui d’Ishtar revient souvent. Neferet lui tend une main accueillante – comme autrefois.

« Je suis contente de te revoir. Mais les circonstances m’enchantent moins. Nous avons fermé boutique. »

Qu’elle glisse, dans un infime sourire.
Neferet Nub-Hotep
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Ishtar Maa-Antef-Ef
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les revenants ▲ ishtar Untitled-1-558161c
Allégeance : Aucune, si ce n'est lui-même.
Ven 22 Fév - 13:55
Ce n'était pas la première fois qu'il revenait en ces lieux. Depuis que sa tendre gorge avait été tranchée et qu'il avait senti le flot de la vie s'écouler hors de lui sans pouvoir le retenir, il avait développé une forte tendance à retourner visiter les coins qu'il aimait fréquenter de son vivant. Bien sûr, il se trouvait toujours une justification différente. Quelle était-elle, cette fois ?

Ses doigts glissent du pan de mur émietté sur lequel il était appuyé avec nonchalance. Elle n'a pas changé, elle. Il reconnaît ces yeux sombres, perçants, presque inquisiteurs. Un semblant de sourire sur son visage, même. Et elle est seule.

- Neferet. Sa voix est rauque, un peu déraillée. Depuis combien de temps n'a-t-il pas parlé à un autre être humain ? Une semaine, peut-être deux ? Peut-être même trois, maintenant qu'il y pense. Il tente vainement de se racler la gorge, tire un petit peu sur les colliers de breloque qu'il porte autour du cou. Pas trop, non plus.

Le basilic quitte le creux familier de la nuque ou il s'était niché, pour venir s'entourer lentement autour du bras basané de son maître. Sans un bruit. Ishtar n'y prête guère attention, comme s’il y était si habitué que ce n'était qu'une autre partie de lui-même. Mais le serpent, lui, fixe de ses yeux rouges la jeune femme aux cicatrices, ne la quittant pas du regard un instant. Il est rare que l'Akephalos laisse approcher quelqu'un de lui, après tout. C'est toujours lui, le mort-vivant, qui sélectionne ses proies, ces demoiselles dans la fleur de l'âge, au teint frais et à la cuisse rebondie. Il est le plus facile de leur soutirer un peu d'énergie vitale sans les alerter, après tout.

Sans empressement, l'homme enroulé dans sa tunique de soie légère fait quelques pas dans l'échoppe. La démarche est maladroite. De minuscules grains de poussière s'échappent sous ses pas, se soulevant dans l'air pendant quelques minutes avant de retomber ailleurs, pour encore quelques années.

- Je vois que je ne suis pas le seul à me complaire dans la misère de ma vie d’antan.
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les revenants ▲ ishtar 028ab9ee98f98daabebb2dd3e74c26df
Allégeance : Ba'alat - Fidèle de Semiramis, pour l'instant.
Sam 23 Fév - 0:29
La voix vrille à son tympan. Elle s’étonne de ce ton brisé, de ces syllabes qui se craquèlent comme le mur à son côté. Elle n’a guère plus entendu son prénom d’une bouche connue depuis quelques temps. Celle-là est spéciale. Celle-là, elle l’a entendue plus gaie, plus enjouée, à l’idée d’avoir sa main décryptée par les pupilles sibyllines. Son regard ne manque pas de contempler les merveilles qui enserrent son cou. Neferet s’est souvent interrogée sur la provenance de ses bijoux, de toutes les belles choses qu’il lui a offertes en paiement. Et, dans tous les cas, s’est bien gardée de le lui demander.

Elle arque un sourcil. Sa misère d’antan. Aurait-il trouvé quelque âme charitable l’ayant pris sous son toit ? Une fin heureuse, sans doute, pour ce jeune homme qu’elle a toujours vu parmi les vermines. Neferet a bien souvent soupiré, en voyant que leur destin avait plus de chance de s’enfoncer dans la noirceur. Peu d’entre eux réussissent à s’élever, et ceux qui y parviennent sont présentés comme une norme ; ceux qui ont eu moins de chance, des bons à rien. La ville-soleil a ses ombres, et plus elle rayonne, plus ces dernières sont grandes. Ishtar a eu l’infortune de naître en plein dedans. Il a fait partie de ces silhouettes amaigries, tendant leur main abîmée pour y cueillir un soupçon d’avenir. Du vent, certes plus précieux qu’une obole. Mais la bonne aventure ne nourrit pas. Neferet ne les juge pas. Les pauvres âmes, elles aussi, ont besoin de rêver.

« Je passais juste dans le coin. », glisse-t-elle.

Son regard sombre parcourt le bras de son ancien client, pour s’arrêter sur le serpent qui la fixe. D’une blancheur impavide, plus diaphane encore que la chevelure de son maître.

« C’est un bel ami que tu tiens là. », fait-elle en le désignant du menton.

Encore un reptile, décidément. Aux origines aussi troubles, sans doute, que les breloques d’Ishtar. Elle déglutit devant les écailles qui luisent à la lumière des braseros. Peine à se détacher des prunelles carmines. Regard de sang planté dans la chair. Elle devine les crocs dans la gueule entrouverte. Est-il venimeux, seulement ? Elle espère ne pas avoir à l’éprouver. Se contente de regarder ce visage familier, et si distant pourtant. Le corps frêle de l’Écorchée s’assied sur un muret, carcasse d’une porte. Une tenture abîmée pour seule décoration. Elle pose son panier sur les genoux, puis désigne d’un signe de tête une place à côté d’elle.

« Assieds-toi, je t’en prie : tu pourras me conter les nouvelles de la rue. Tu as peut-être faim ? »


Il n’y a que le temple et ses nobles réfugiés pour demander des commandes aussi garnies – et à des heures aussi curieuses. Neferet sait qu’elle n’a pas le droit d’y toucher ; mais l’ordre n’a été donné qu’à elle. Personne ne verra l’étendue de sa générosité d’un soir.
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Ishtar Maa-Antef-Ef
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Allégeance : Aucune, si ce n'est lui-même.
Dim 24 Mar - 21:19

- Une belle, pour être exact. Je ne dirai pas exactement que c'est une amie, par contre murmure-il d'un ton presque ennuyé. Le joueur de pipeau n'en dit pas plus tandis que le serpent siffle doucement, comme s’il prenait un certain plaisir dans ce qu'il venait d'entendre- mais c'est impossible, bien sûr. Les serpents ne comprennent pas le langage humain.

- Étrangement aimable de ta part. Te serais-tu racheté une conscience après la débâcle de ton petit commerce?

Sarcastique, comme à son habitude. Il ne faut pas. Il doit se contenir, ne pas la faire fuir. Après tout, il compte bien sur la petite Neferet pour lui servir de repas aujourd'hui. Façon de parler, il n'allait pas lui faire de mal. Lentement, il s'approche d'elle, acceptant sans un mot son invitation, et s'appuie contre le muret sans vraiment s'asseoir, en apparence toujours nonchalant, mais prêt à détaler comme un chat sauvage. Il porte l'espace d'un instant ses doigts à son cou, une expression inconfortable passant sur son visage en un éclair, qu'il chasse d'un soupir. Et ses beaux yeux améthyste se plongent dans ceux, sombres et abyssaux, de la jeune femme aux cicatrices.

- Comment se porte ton frère?

L'immaculé reptile descend progressivement du corps froid d'Ishtar, ondulant lentement en direction de Neferet sans que son maître ne fasse geste pour l'arrêter, mais sans siffler cette fois. Sa curiosité est piquée, sans doute.
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les revenants ▲ ishtar 028ab9ee98f98daabebb2dd3e74c26df
Allégeance : Ba'alat - Fidèle de Semiramis, pour l'instant.
Mar 26 Mar - 23:13
Correction faite. Neferet hoche la tête, à l’entente du féminin. Curieuse façon que de penser à un mâle au premier abord, en rencontrant un animal étranger. La langue bifide siffle, faisant frissonner la carcasse assise sur le muret. La mâchoire se contracte. Rictus étrange quand Ishtar lui rappelle, piquant, sa crapulerie d’alors. Mordant, le gamin des rues. Et pourtant, il touche juste. Elle n’a d’autre choix que d’acquiescer, sinon de mentir – pure mauvaise foi.

« Je n’ai plus de raison de te demander quoi que ce soit en échange d’une grappe de raisin. », fait-elle.

Il ne s’approche pas des victuailles, pourtant. Même son amie nivéenne semble désintéressée. Curieux. Un autre n’aurait même pas attendu l’invitation pour s’empiffrer. Elle ne s’en serait pas offusquée. Mais ce jeune homme si mince n’étend pas sa main pour dérober une noix. Il ne s’assied pas, non plus. Peut-être qu’il ne veut pas s’attarder avec elle. Elle ne s’en étonnerait pas. Mais le voilà qui capte son regard. Quels beaux yeux. Il aurait pu sortir de la rue, peut-être, avec ces prunelles et cette tignasse si singulière.

Gueules d’angelot, verbe infernal. Le voilà qui mord encore. Son frère. Par réflexe, Neferet regarde autour d’eux, tentant de percevoir son éventuelle silhouette se découper dans la lueur des braseros. Mais rien ; ici, il n’y a que des fantômes et des ruines. Avec, au milieu, deux spectres ravivés par des remembrances. Elle pousse un profond soupir.

« Il a disparu. Voilà des semaines que je ne l’ai pas revu. »

Le ton est morne. Trop sans doute, pour douter encore de son incapacité à porter le deuil. Pour elle, Serapis vogue entre la vie et la mort. Terré quelque part pour se faire oublier en léchant ses blessures. Pourvu que leurs retrouvailles jamais n’arrivent. Son regard s’accroche à celui qui lui tient compagnie. Elle hésite un instant, avant de reprendre la parole.

« Je travaille au temple, désormais. »

Sécheresse des mots ciselés. Après tout, Ishtar n’a sans doute que faire de cette petite femme dénuée de ses parures de voyante.

« Et toi ? Tu as bien une autre occupation que d’errer dans les rues tard le soir ? »

Un peu âpre, elle aussi.
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Ishtar Maa-Antef-Ef
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Allégeance : Aucune, si ce n'est lui-même.
Mar 2 Avr - 20:44
- N'ai crainte, elle ne risque pas de te mordre, elle. Il gratifia la créature d'un regard ambivoque, à la fois affectueux, presque amoureux, mais avec un soupçon de... colère- ses doigts se crispant pendant qu'il parlait. Indifférent aux émotions qu'il soulève, le serpent albinos a entièrement quitté le nid, pour se glisser entre les mains de l'écorchée. L'hypnotisante couleur ivoire n'en est que plus éclatante sur le contraste de la peau sombre de Neferet. Et la vision semble distraire le voleur, du moins écoute-il la jeune femme en silence, sans demander davantage sur la question de son frère disparu. Au ton de sa voix, il peut aisément deviner qu'elle ne souhaite pas s'étendre sur le sujet.

- Au... temple? Ishtar haussa un sourcil, sans chercher à cacher sa surprise. C'était bien le dernier endroit où il aurait imaginé la nouvelle vie de Neferet. Peut-être était-il même tant surprise que les mots lui manquèrent pour le sarcasme qui le démangeait pourtant. Il était loin de connaître cette femme par cœur après tout, et se racheter une conduite était un chemin que prenaient souvent ceux qui avaient causé du tort aux autres dans le passé.

- Errer? Je profite trop de la vie pour me tuer à la tâche, enfin. L'ironie de ses propres paroles le frappa un instant plus tard. Il cligna des yeux plusieurs fois, puis secoua lentement la tête. L'errance sans but dans les étroites ruelles d'Heliopolis avaient bien fini par mener à sa mort. Il gratte le collier d'or qui enserre son cou, inconfortable. Les bourses sont de plus en plus vides, cela dit. Peut-être pourrais-tu m'introduire auprès des prêtres? Je me satisfait de peu. Sourit-il, charmeur, alors qu'ils savaient tous les deux que c'était probablement le pire mensonge qu'il venait d'énoncer depuis le début de leur conversation. Tout en lui criait l'amour des belles choses, après tout- les délicats bijoux qui ornent ses doigts, le soin avec lequel il avait plié les angles de sa tunique. Celle-ci était de belle facture, mais...poussiéreuse. Les manches de soie, usées, roulées sur elles-mêmes pour montrer l'intérieur du tissu, l'extérieur montrant quelques tenus fils sauvages qui se désagrégeaient du tissu.
Ishtar Maa-Antef-Ef
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Neferet Nub-Hotep
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Allégeance : Ba'alat - Fidèle de Semiramis, pour l'instant.
Sam 11 Mai - 1:46
« Elle », dit-il. L’emphase la fait tiquer, tandis que la stryge vient se lover entre ses bras en cerceaux diaphane. Blancheur de cartilage, étendue sur le tissu usé qui bande les mains sibyllines. Neferet frémit en sentant le contact des écailles contre son derme. Les couleuvres qui rôdent autour du temple ne l’ont jamais dérangée, pourtant ; et même cette étrange Manticore de l’autre fois l’a quelque peu rassurée. Mais cette curieuse compagne la démange sans même avoir de griffes. « Elle », dit-il. Qui d’autre pourrait la mordre, alors ? Lui, peut-être ? Cela ressemble à une sombre blague. Les garçons dans son genre ont souvent ce petit accent caustique, ce verbe un peu râpeux. Elle aussi.

« Il vaut mieux. Je pourrais l’empoisonner. »
, sourit-elle.

Et sa bouche de s’écarter encore un peu, comme une plaie qu’on ouvre, en le voyant surpris de sa nouvelle occupation. Ishtar est de ceux qui ne voyaient pas seulement la petite voyante terrée dans sa boutique. S’est-il douté, à l’époque, de l’escroquerie ? De la félonie de la sorcière, talentueuse mais arnaqueuse.

« Oui. J’ai aussi fait mon pèlerinage jusqu’au temple de Nitocris, dans le désert. La rédemption ne me va pas si mal. »


Neferet n’ose même pas déplier ses doigts, tant elle craint de déranger l’ophidienne. Elle dodeline de la tête pour désengourdir les vertèbres qui roulent sous le tissu de chair. Battement des cils perplexe, quand Ishtar lui avoue sans complexe son oisiveté. C’est vrai qu’elle n’a jamais connu une seule de ses activités. Comme tant de jeunes de leur âge, il ne doit pas faire grand-chose à part se traîner dans les rues, chipant quelque babiole au passage. En somme, rien. De ces gens à qui on ne donne rien, pour mieux leur reprocher leur supposée paresse. Ishtar n’en a pas honte, semble-t-il. Elle aimerait avoir le même culot, parfois. Comme celui qu’il lui offre tout cuit, en lui demandant le chemin jusqu’à la générosité des prêtres. Elle arque un sourcil, amusée.

« Tu n’as pas besoin que je t’introduise. Il suffit juste de prouver ta bonne foi. Tu seras peut-être aidé en sacrifiant une bague. », fait-elle, provocante.

Son regard sombre s’égare sur les pierreries qui ornent les phalanges du jeune homme. Et elle se surprend à déterminer, d’un coup d’œil, laquelle lui rapporterait le plus. Elle lève les yeux ; ce temps-là, bien que terminé, ne l’a jamais vraiment quittée. Trébuche sur le collier qui enserre le cou de l’élégant.

« Mais si tu n’as pas d’endroit où dormir, je pourrai toujours te guider. Ton élégance naturelle plairait aux Dieux. »

Au moins autant qu’aux voleurs.
Neferet Nub-Hotep
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